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10ème FIG de Saint-Dié |
Aménagement du territoire |
Vous avez dit nature ? géographie de la nature et nature de la géographie". Le 10ème Festival International de Géographie (FIG) de Saint-Dié-des-Vosges s'est déroulé du 30 septembre au 3 octobre 1999. |
Le projet de loi d'orientation pour l'aménagement et le développement durable du territoire, présenté par Dominique Voynet a été adopté par l'Assemblée nationale en dernière lecture, mercredi 16 juin 1999. Retrouvez le texte intégral de la loi à la rubrique Aménagement du territoire. Retrouvez également le commentaire de la loi, les nouvelles mesures et les modifications apportées à la loi du 4 février 1995. Pour de plus amples informations, consultez le site de la DATAR. |
10ème Festival international de géographie |
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Le compte-rendu du festival de Saint-Dié
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La rencontre avec la Géographie commence dès le Voyage: il faut changer à Nancy et prendre un tortillard pour se rendre dans le centre du monde géographique. La Micheline remonte la vallée de la Meurthe et ralentit après Clairefontaine: on voit alors apparaître la ligne bleue des Vosges; l'arrivée à Saint-Dié rappelle le passé industriel de la région: le train s'arrête après une grande gare de triage désaffectée, passe devant une fonderie abandonnée. A la gare, un gigantesque assemblage de cartes des Vosges au 25000ème pave le sol. Il faut traverser la ville: on descend la rue Gambetta, on traverse la Meurthe par le pont de la République pour se retrouver dans l'avenue Thiers: républicain, sois le bienvenu. On se promène alors dans un centre-ville au plan quadrillé, construit après les bombardements de la dernière guerre. C'est moins laid que le Havre, mais la sous-préfecture est tristounette, un peu étouffée dans ce fond de vallée encerclé par quelques échantillons mollassons des Vosges: le site manque d'ampleur. On s'attache pourtant peu à peu à cette ville sans rien de vraiment remarquable, sans doute grâce au festival. la géographie du festival se caractérise par l'éclatement des activités: les grandes conférences se répartissent entre un ancien cinéma et le salon du livre qui se font face de part et d'autre de la Meurthe; mais tout le reste (cafés géographiques, autres conférences, expositions et ateliers) se disperse dans une multitude de sites les plus divers; on trouve pêle-mêle des tentes, des salles perchées sur une architecture métallique futuriste, un musée, des bistrots et un club de billard. La vie du festivalier s'apparente donc au rallye pédestre et lui raffermi les jambes en trois jours. Les paresseux peuvent cependant profiter des taxis gratuits qui desservent la nébuleuse festivalière.
Les grandes conférences donnent une image curieuse des rapports entre la géographie et la nature. Ceux_ci ressemblent à un vieux mariage bourgeois: M. le Géographe est marié à Dame Nature depuis fort longtemps; il lui arrive parfois d'accomplir son devoir conjugal plus ou moins consciencieusement, mais il préfère lutiner les soubrettes Economie, Sociologie et Politique, toutes trois femmes mariées. Ainsi F. Durand Dastès, évoquant les disettes et famines en Inde, explique avec brio les conséquences des modifications de la circulation atmosphérique, mais on le sent bien plus heureux lorsqu'il parle de la société indienne, des événements historiques et de la politique économique de la plus grande démocratie du monde. On montre ses muscles " scientifiques", mais on préfère l'étude des sociétés. D'ailleurs, "la nature n'existe pas, comme objet scientifique, elle n'a pas de réalité atteignable " (M. Chamussy); on doit faire "une analyse dynamique des sociétés dans leur rapport avec la nature" (Ph. Pelletier). Circulez, il n'y a pas de nature à voir. Une fois que cela est dit, on ne peut évidemment pas ajouter grand chose; alors, on va le répéter et, pour que le spectateur n'ait pas l'impression d'être venu pour rien, on va le régaler d'une bonne vieille querelle idéologique entre écologistes ou environnementalistes et aménageurs. La guerrilla consiste à accuser, à mot couverts, l'adversaire de totalitarisme: les écologistes parce qu'ils sacrifient l'individu à l'écosystème ou aux "générations futures", les défenseurs de l'aménagement car les plus inhumains au XXème siècle ont été ceux qui voulaient créer un surhomme démiurge. Faire référence au Nazisme et au Stalinisme pour attaquer les aménageurs des pays démocratiques, il fallait quand même y penser. |
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On n'hésite pas non plus à se bombarder de références culturelles: Ainsi A Lipietz tente-t-il de montrer que la position des "aménageurs" est européano centriste: Il n'y aurait que dans la tradition judéo-chrétienne que la nature est perçue comme une " emmerdeuse" (Isaïe promet que les montagnes seront arrasées) Ph. pelletier montre alors que le confucianisme a pu faciliter la transformation complète des milieux chinois. Un à Un, match nul: la nature est bien loin, quant à la géographie... Mais il ne faut pas jeter la pierre aux auteurs de ces joutes de pure forme: le thème de la nature pris dans son ensemble nécessite un interminable travail de définition: le poisson est trop gros pour être ferré, en tout cas pour être avalé tout rond; pourquoi pas "la géographie de la la vie" ou "la géographie et Dieu"? La géographie était pourtant bien présente à Saint-Dié. On pouvait la rencontrer quand les intervenants plaçaient leur sujet dans le cadre d'un site (le Vésuve et la baie de Naples), d'un phénomène localisé (les avalanches), de villes, de régions, de pays ou de continents (famines et disettes et Chine et en Inde). Bien souvent, ces conférences s'accompagnaient de projection de photographies, cartes et autres documents: la géographie prouvait alors sa valeur: elle était plus modeste, mais montrait ce qu'elle savait faire:la répartition des phénomènes dans l'espace et leur représentation, la maîtrise des échelles différentes et des outils modernes mis à sa disposition (informatique et télédétection). Et l'on dialogue en direct avec le palais de la découverte et le CNES de Toulouse. Mais le FIG, propose également toute une série de stands: ceux consacrés à la géomatique (informatique en géographie), ceux de l'espace gastronomique où l'on peut passer du fromage local au tord-boyaux coréen avant de se faire expliquer la découpe du gibier à plume. Géographes au régime s'abstenir. On trouve aussi des ateliers comme celui d'arrimage qui offre une initiation à la réalisation d'un reportage vidéo géographique. On rencontre aussi bien des sommités universitaires que des élèves du secondaire; festivaliers spectateurs ou participants, ces jeunes sont hélas plus fascinés par les nouveaux joujoux du géographe que par la géographie elle-même. Dans un club de billard, j'ai vu un universitaire texan en Stetson et bandana autour du cou lancer des balles de base_ball aux auditeurs d'un café_géo sur Dallas; Au café de la gare, on pouvait entendre un berger vosgien crier au loup, celui que les vrais héritiers de Marie-Antoinette veulent réintroduire ou faire supporter dans nos massifs. Je ne sais toujours pas ce qu'est la nature, mais je ne regrette pas d'être venu. question subsidiaire: en dehors de satisfaire sa curiosité personnelle, l'enseignant d'H.G peut_il tirer profit du FIG pour sa pratique pédagogique? Il ne fallait pas toujours attendre de miracles des exposés généraux, mais les compte-rendus d'expériences particulières (l'étude d'une avalanche, la démonstration d'élèves utilisant la télédétection) pouvaient donner des idées ou inviter à la réflexion.
Marc
Lohez |
La loi Voynet donne une seconde jeunesse aux "pays" |
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L'Assemblée nationale a
adopté, mercredi 16 juin, le texte de la ministre de l'aménagement du territoire.
Pour le gouvernement, il s'agit de laisser aux communes la possibilité de se réunir sur
des objectifs économiques communs sans créer un nouvel échelon administratif. |
« En échange, poursuit M. Bourquin, elles sont invitées à se constituer en pays dont les contours sont arrêtées par la région. Tous sont à cheval sur deux départements. » |
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Dominique Voynet ne se prend pas pour Fernand Braudel. Pour parler du « pays », l'historien évoque, dans son ouvrage L'Identité française, paru en 1982, un groupe de « villages autour d'un bourg, telles de minuscules planètes autour de ce qui serait un soleil central » et qui véhicule une identité locale « vivace comme du chiendent ». Mme Voynet dit simplement que « le pays est un espace de projet ». Pour la ministre de l'aménagement du territoire, dont le projet de loi devait être définitivement adopté, mercredi 16 juin à l'Assemblée nationale, le « pays » n'est pas un territoire défini par sa géographie, ses zones d'emploi, les mouvements de sa population : c'est d'abord « un périmètre pertinent » dessiné par des communes qui ont passé un contrat autour d'un objectif de développement économique. Depuis la loi Pasqua du 4 février 1995, qui, la première, a donné un cadre au « pays », 106 « pays-tests » ont été créés et 58 sont en cours de constitution. Mme Voynet table prudemment sur 200 à la fin de l'année. « Il faut nous donner du temps, dit-elle, deux ans sont nécessaires pour monter un pays intéressant. » Plus clair La ministre a trouvé en Michel Kotas, expert, en 1995, auprès de Charles Pasqua sur la politique des « pays », ancien préfet aujourd'hui passé au service de Jacques Blanc, président (DL) du conseil régional Languedoc-Roussillon, un fervent partisan de sa démarche : « C'est une révolution ! », estime-t-il. M. Kotas , pourtant peu suspect de sympathie envers la ministre Verte , soutient que le texte Voynet « prolonge, précise et conforte le ýpaysý Pasqua, dont la définition était vague ». Jean-Louis Guigou, délégué général de la Datar (délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale) , est du même avis : « La loi Voynet clarifie la doctrine » sur le « pays ». Dans le texte Pasqua, il devait devenir le cadre futur de « l'organisation des services de l'Etat et du redécoupage des arrondissements administratifs ». Pour Lionel Jospin, il n'était pas utile tactiquement de conserver cet aspect explosif du texte Pasqua, le « pays », pour être un outil efficace de développement, devait échapper au carcan institutionnel. « Ni un nouvel échelon d'administration territoriale ni une nouvelle collectivité locale », avait déclaré Mme Voynet, le 19 janvier, lors de la première lecture de son texte. Ce nouveau territoire aurait donc une fonction à la carte. Au coeur du pays de Giono, près de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence), vingt-quatre communes se sont constituées en « pays » pour fédérer un réseau de bistrots, qui, en échange d'un label valorisant, sont devenus dépôt de gaz, de pain, point de vente de timbres ou banque Minitel et lieu de promotion des produits locaux. Le programme a reçu 1,2 million de francs (183 000 euros) de Bruxelles. Michel Sapin, président (PS) de la région Centre et maire d'Argenton-sur-Creuse (Indre), a associé les communes environnantes de la sienne en « pays » pour cofinancer la construction d'une piscine ouverte aux enfants des lycées et collèges. En donnant aux élus une immense liberté d'initiative pour créer les « pays », Mme Voynet est consciente du risque de détournement politique de l'outil. Ainsi certains présidents de conseils généraux encouragent-ils la création de « pays », mais dans les limites du département, pour mieux les neutraliser. "Casser" les cantons D'autres élus sont soupçonnés de vouloir « casser » les cantons à l'aide de ce nouvel instrument : en Languedoc-Roussillon, Christian Bourquin, président (PS) du conseil général des Pyrénées-Orientales, dénonce la « démarche clientéliste » de M. Blanc : « Le président du conseil régional propose aux communes de signer des pactes territoriaux de croissance avec de l'argent de la région à la clé. »
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Après avoir alerté le premier ministre, M. Bourquin et les présidents des conseils généraux de l'Hérault, du Gard et de l'Aude ont décidé de « saisir le tribunal administratif », estimant que M. Blanc « organise la subordination des communes à la région via les pays ». « Je ne veux pas, précise Mme Voynet, que l'arbitraire de la Datar ou celui de mon ministère soit remplacé par celui de tel ou tel président de conseil régional. » Contrairement au projet Pasqua, c'est à l'échelon régional qu'une commission valide la création d'un « pays » avec l'accord du préfet. C'est ensuite à un conseil de développement - composé d 'élus, de représentants des comités de bassin d'emploi, de syndicats et d'associations - de veiller à son activité. « Il faudrait que l'Etat donne 1 million de francs à chaque pays », estime M. Guigou. Une somme qui satisferait Mme Voynet. Lors de sa rencontre, lundi 14 juin, avec le premier ministre, la ministre a plaidé pour une augmentation du budget de son ministère pour 2000, et notamment de l'enveloppe du Fonds national d'aménagement du territoire , qui sert à financer les projets de pays. « Tout baigne ! », a-t-elle résumé à la sortie de son entretien. Les principales dispositions du textePays et agglomération. La loi prévoit la création de deux nouveaux outils d'aménagement du territoire : le « pays » et l'agglomération. Celle-ci ne pourra se constituer que si la ville-centre compte plus de 15 000 habitants et si les communes avoisinantes regroupent au total 50 000 habitants et qu'elles perçoivent une taxe professionnelle unique. Pays et agglomération pourront contractualiser avec l'Etat dans le cadre des prochains contrats de plan Etat-région (2000-2006). L'Etat a prévu de consacrer 15 milliards de francs au volet territorial des contrats de plan. Schémas de service. La loi prévoit neuf schémas de service collectifs (culture, enseignement, santé, transports de personnes, transports de marchandises, énergie, espaces naturels et ruraux, information et communications, équipements sportifs), destinés à remplacer le schéma national d'aménagement du territoire resté lettre morte dans le projet Pasqua. Ces neuf schémas, qui doivent être bouclés avant la fin de l'année, seront adoptés par décret. Contrôle parlementaire. La loi créé deux délégations parlementaires permanentes chargées de contrôler l'exécution de la loi en 2004. Services publics. La loi organise un dispositif de sortie du moratoire sur la fermeture des services publics, annoncé au début de l'année par Lionel Jospin. Les préfets auront un droit de veto temporaire sur les fermetures. Avant tout redéploiement, ils pourront ordonner des études d'impact. Des lieux uniques pourront regrouper plusieurs guichets : la Poste, l'ANPE, la trésorerie... Directive sur la Poste. La loi introduit la directive européenne du 15 décembre 1997 sur la Poste dans la législation française. Elle restreint le périmètre du monopole de la Poste sur le territoire tout en affirmant le principe d'un service postal universel. Développement durable. La loi consacre la notion de « dé veloppement durable », qui prend en compte le respect des générations futures dans l'élaboration des projet d'aménagement du territoire. Béatrice Jérôme |
La mission Lengagne sur l'avenir de L'IGN
La lettre de mission du Premier ministre
Rapport final |
Annexes |
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Paris, le 6 avril 1999 No 381/99/SG Monsieur le Député, L'Institut Géographique National
(IGN) est particulièrement concerné par l'évolution des nouvelles technologies de la
communication et par la société de l'information, dont l'information géographique est
une composante essentielle. Votre mission sera organisée en deux étapes : 1 . Dans une première phase, le
Gouvernement souhaite disposer avant la fin du mois d'avril d'une note de synthèse
permettant d'apprécier les conditions dans lesquelles pourrait être engagée la
négociation du prochain contrat d'objectifs de l'IGN, en tenant compte de l'ensemble des
missions de service public de cet établissement, de ses activités et de ses recettes
commerciales. 2. Dans une seconde phase, vous
élargirez votre réflexion aux perspectives d'évolution de l'information géographique
et à celles qui peuvent en conséquence s'ouvrir pour l'activité de l'IGNAvec les
précautions qui s'imposent dans la comparaison entre le système français et les
institutions analogues en Europe, vous procéderez à une analyse du coût et de
l'efficacité des services rendus par l'IGN. Ces réflexions devront
s'attacher à confirmer, voire à compléter, les démarches de partenariat engagées par
l'IGN avec différents ministères ou administrations concernées par l'information
géographique, et à mieux asseoir pour l'avenir ses missions, ses activités et ses
moyens. Elles s'efforceront également de préciser la nature des relations à entretenir
avec l'ensemble des partenaires privés intervenant dans le domaine de l'information
géographique et de proposer de nouveaux partenariats avec d'autres institutions publiques
ou privées. Je souhaiterais que vos conclusions puissent être remises pour le 30 septembre 1999. Je vous prie de croire, Monsieur le Député, à l'assurance de mes sentiments les meilleurs.
Lionel JOSPIN Monsieur Guy LENGAGNE |
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